Le trading des warrants peut être à prime abord tentant pour les particuliers, qui peuvent y voir des avantages:
- Produit optionnel accessible sur les marchés
- Effet de levier et donc profit pouvant être important avec une mise de départ réduite
- Perte limitée mais gain illimité
Tous ces avantages sont bien réels mais il faut cependant les relativiser.
Qu'est-ce qu'un warrant ?
Les produits warrants sont disponibles sous forme de calls (options d’achat) ou de puts (options de vente). Pour rappel, un call est un droit (pas une obligation) d’acheter un sous-jacent à une échéance donnée (maturité) et à un prix fixé à l’avance (prix d'exercice ou strike). Un put est un droit (pas une obligation) de vendre un sous-jacent à une échéance donnée et à un prix fixé à l’avance.
Les calls et les puts warrants ont des profils de gains identiques à leurs homologues que sont les options standard. Ils sont valorisés de la même façon (par exemple à l'aide de la formule de Black and Scholes).
Les warrants ne peuvent être vendus à découvert, on ne peut donc pas les vendre avant de les acheter. Ceci empêche l’inversion de leurs profils de gain, c'est-à-dire de pouvoir tirer profit d'une baisse du prix du warrant.
Le levier joue dans les deux sens. Le warrant ne modifie pas le ratio rendement/risque de la position détenue bien qu’il en modifie grandement ses 2 paramètres: le rendement et le risque. Par rapport au sous-jacent du warrant, il est possible de gagner plus avec un warrant mais aussi de perdre plus, le rapport entre l’évolution du warrant et celle du sous-jacent étant son delta. Le delta évolue en fonction du prix du sous-jacent, du strike, de l’échéance … bref de tout ce qui peut faire varier la valeur d'une option.
La perte limitée est la perte totale de l’investissement initial. Cette perte est limitée par rapport à une option traditionnelle car les warrants ne peuvent être vendus à découvert (la vente d’options traditionnelles à découvert peut amener à une perte plus importante que la perte de l’investissement initial).
Quels sont les frais pour négocier des warrants ?
Comme le particulier ne peut vendre de warrant à découvert, il ne peut avoir qu’une position d’acheteur en valeur temps. La valeur temps est le prix de l’incertitude que le sous-jacent dépassera ou non le strike. Elle est d’autant plus importante que l’on est éloigné de l’échéance. Elle ne peut donc que diminuer au cours du temps au fur et à mesure que l’échéance de l’option se rapproche.
En résumé, pour négocier des warrants en tant que particulier, il faut couvrir trois postes de coûts : les commissions du courtier, l’écart bid/ask et l’érosion de la valeur temps. Inutile de dire qu’il faut une expérience en trading bien aboutie pour y arriver …
On pourrait se dire que ces différents coûts sont faibles comparés aux gains que peuvent générer une simple position sur un warrant. C’est vrai. Mais ceci au prix d’un risque important : détenir une position à levier sur un sous-jacent, c’est aussi exposer son portefeuille à un risque démultiplié du levier sur cette ligne.
Quelle stratégie adopter ?
Tout d’abord il faut minimiser le coût relatif de ses positions. Pour ce faire, mieux vaut privilégier les options à prime élevée (prix d’achat de l’option) car l’écart bid-ask comme les commissions représentent en pourcentage des frais moindres.
Ensuite il faut éviter de garder ses warrants trop longtemps, car sinon on perdra trop en valeur temps, jusqu’à annuler tous les gains qu’on aurait pu avoir.
Enfin, il faut évaluer le warrant sur lequel on souhaite intervenir et le comparer aux différents produits alternatifs proposés par les différents émetteurs. Pour ce faire, on peut utiliser le calculateur de prix d'options disponible sur ce site.
Article rédigé par Jean-Christophe LARUELLE, consultant indépendant en finance et systèmes de trading
Cet article ne constitue en rien une incitation ou un conseil à l’achat ou à la vente de produits financiers. Aussi iotafinance ainsi que l’auteur de cet article ne sauraient être tenus responsables de tous dommages directs et/ou indirects, de quelque nature qu’ils soient, qui pourraient résulter de et/ou être liés à l’utilisation du présent article.